La saison de la pêche au lambi, un mollusque délicieux et convoité, se voit cette année encore réduite à une fenêtre de deux mois, contre quatre auparavant. Tandis que certains sont préoccupés par la surexploitation de la ressource, d’autres dénoncent une concurrence injuste des produits congelés et redoutent le manque à gagner.
Sommaire de l'article :
Modification du calendrier de la saison de pêche au lambi
Un changement d’échéance annoncé
Annoncée par le comité régional des pêches maritimes et des élevages marins des îles de Guadeloupe (CRPMEM-IG), la saison de pêche au lambi sera ouverte du 15 octobre au 15 décembre, une réduction majeure par rapport aux quatre mois habituels. Cette décision a été rendue publique le 5 octobre 2023, marquant un changement significatif pour cette activité traditionnelle de l’île.
Impact sur les professionnels
La pêche au lambi, qui ne sera désormais autorisée que pendant deux mois au lieu de quatre, concerne uniquement les professionnels. Les particuliers ne sont pas autorisés à participer à cette activité. Le président du CRPMEM-IG, Charly Vincent, a annoncé ce nouvel agenda par voie de communiqué. Les conséquences financières de ce changement sont considérables pour les travailleurs de la mer, qui doivent adapter leur emploi du temps et leurs pratiques en conséquence.
Une surexploitation préoccupante
Répercussions environnementales
La pêche au lambi, traditionnellement pratiquée en apnée et au trémail, souffre d’une surexploitation notable. Cette situation a donné lieu à un débat houleux au sein de la profession ces dernières années, avec des divergences d’opinion concernant l’ouverture ou la fermeture de la saison de pêche à ce mollusque précieux. Tandis que nombre de professionnels reconnaissent une diminution notable des ressources année après année, d’autres mettent en avant le manque à gagner et la concurrence indirecte des produits congelés.
Un business lucratif menacé
Le lambi est l’une des prises les plus rentables pour les pécheurs, se situant juste après l’oursin blanc et la langouste. Ce mollusque, très prisé par les amateurs de fruits de mer, se vend entre 20 et 25 euros le kilo, voire plus. Cette forte demande et ces prix élevés ont évidemment pour conséquence un certain nombre de pratiques illégales. Provenant des îles anglophones avoisinantes, où la réglementation est beaucoup plus souple voire inexistante, le trafic illégal de lambi est une réalité.
Sanctions en cas d’infraction
Risque de sanctions
Il convient de noter que la pêche et la détention illégales de lambis sont des infractions sérieuses. Les contrevenants s’exposent à des amendes administratives et à des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à 22 500 euros et six mois d’emprisonnement. Cela démontre l’importance que les autorités locales et régionales accordent à la protection de cette espèce et à la régulation de sa pêche, dans une optique de préservation à la fois environnementale et économique.
Une nécessaire responsabilisation
La réduction de la durée de la saison de pêche au lambi souligne l’importance de la responsabilité des pêcheurs et de la société en général dans la protection de nos ressources naturelles. C’est un rappel que nous devons tous faire preuve de respect envers notre environnement et veiller à préserver la biodiversité de nos océans pour les générations futures.
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